LES JEUX VIDEOS EN AFRIQUE

  Le mileux des jeux vidéos en Afrique : un secteur en plein essor


Le jeu vidéo est une industrie qui ne cesse de croître dans le monde entier, et l'Afrique n'est pas en reste. Le continent, qui compte plus de 186 millions de joueurs en 2021, a vu émerger ces dernières années des studios locaux, des événements dédiés et des contenus originaux qui reflètent la diversité et la créativité de ses cultures.





Un marché prometteur


L'Afrique est le dernier eldorado pour l'industrie du jeu vidéo, selon Nick Hall, cofondateur de l'Africa Games Week, le plus grand salon du secteur sur le continent qui se tient au Cap depuis 2018. Avec une population jeune, urbaine et connectée, l'Afrique offre un potentiel énorme pour les développeurs et les éditeurs de jeux, qui cherchent à conquérir de nouveaux marchés et à proposer des expériences innovantes.


Le jeu sur mobile est le principal moteur de la croissance du secteur en Afrique, grâce à la démocratisation de l'accès à Internet et à des prix abordables. Selon une étude du cabinet Newzoo, 95 % des joueurs africains utilisent leur téléphone portable pour jouer. Des jeux comme Cross Dakar City au Sénégal, qui met en scène un enfant mendiant à la recherche de ses parents, ou Les Aventures de Béhanzin au Bénin, qui raconte l'histoire du dernier roi d'Abomey, ont ainsi connu un succès populaire.


Mais le jeu sur mobile n'est pas le seul format qui attire les joueurs africains. Les consoles et les PC sont également présents, notamment en Afrique du Sud, qui représente 40 % du marché du continent¹. Des jeux comme Toxic Bunny, le premier jeu indépendant africain créé en 1996 par le studio Celestial Games, ou Aurion : L'Héritage des Kori-Odan, le premier jeu camerounais sorti sur Steam en 2016 par le studio Kiro'o Games, ont ainsi pu se faire une place sur ces plateformes.


          Des défis à relever


Malgré ce dynamisme, le jeu vidéo en Afrique fait face à de nombreux défis qui freinent son développement. Parmi eux, on peut citer :


- Le manque d'infrastructures et de réseau : l'électricité et l'Internet ne sont pas toujours disponibles ou stables dans certaines régions du continent, ce qui limite l'accès et la qualité des jeux.

- Le manque de financement et de soutien : les studios locaux peinent à trouver des investisseurs ou des partenaires pour financer leurs projets ou les distribuer à l'international.

- Le manque de formation et de compétences : il existe peu d'écoles ou de formations dédiées au jeu vidéo en Afrique, ce qui oblige les développeurs à s'autodidactes ou à se former à l'étranger.

- Le manque de visibilité et de reconnaissance : les jeux africains sont souvent ignorés ou sous-estimés par les médias ou les joueurs internationaux, qui ont peu de connaissances sur la réalité et la diversité du continent.



           Des espoirs à concrétiser


Face à ces obstacles, les acteurs du jeu vidéo en Afrique ne baissent pas les bras. Au contraire, ils multiplient les initiatives pour faire connaître et valoriser leurs créations. Parmi elles, on peut mentionner :


- La création d'associations et de réseaux : des structures comme l'African Game Developers Association (AGDA) ou l'African Game Jam visent à fédérer et à accompagner les développeurs africains, à favoriser les échanges et les collaborations entre eux ou avec d'autres acteurs internationaux.

- L'organisation d'événements et de festivals : des salons comme l'Africa Games Week au Cap ou le FEJA (Festival de l'Electronique et du Jeu vidéo d'Abidjan) en Côte d'Ivoire permettent aux studios africains de présenter leurs jeux au public et aux professionnels, de participer à des conférences ou des ateliers, et de remporter des prix ou des bourses.

- La production de contenus originaux et locaux : les développeurs africains cherchent à se démarquer en proposant des jeux qui s'inspirent de leur histoire, de leur culture ou de leur environnement. Des jeux comme Nairobi X au Kenya, qui met en scène un soldat dans une ville envahie par des zombies, Gazkar à Madagascar, qui propose une course automobile dans les rues d'Antananarivo, ou e-Fanorona à Madagascar également, qui adapte un jeu traditionnel malgache sur mobile, sont autant d'exemples de cette créativité.


Le jeu vidéo en Afrique est donc un secteur en plein essor, qui témoigne du dynamisme et du potentiel du continent. Malgré les difficultés qu'il rencontre, il ne cesse de se renouveler et de se diversifier, offrant aux joueurs africains et du monde entier des expériences ludiques originales et enrichissantes.


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